Qu’est-ce qui vous tient à cœur en ce moment?
– J’ai envie que l’on s’intéresse davantage à toute la question des psychothérapies. Le système actuel laisse peu d’indépendance aux psychologues: pour qu’une thérapie chez eux soit prise en charge par l’assurance maladie de base, il faut qu’elle soit prescrite par un psychiatre. Mais c’est en bonne voie pour que cela change.

Une mise en consultation au niveau politique vient justement de se terminer…
– En effet, le Conseil fédéral prévoit, malgré une levée de boucliers des psychiatres suisses, qu’ils ne soient plus les seuls à pouvoir prescrire des séances de psychothérapie. Si le nouveau modèle passe la rampe, cela signifierait que le médecin de famille pourra prescrire jusqu’à quinze séances de psychothérapie effectuées par un psychologue.

Qu’est-ce qui pose problème, selon vous, dans le système actuel?
– Je trouve que c’est injuste, car le rendez-vous chez un psychologue n’est pas pris en charge financièrement de la même manière par les assurances maladie. Un psychologue a fait dix ans de formation dans le domaine de la santé mentale, cela me paraîtrait donc normal de valoriser cela.

Quels seraient les avantages de ce changement?
– Il faut se rendre compte que, pour les gens, cela offrirait davantage de liberté. Ils pourraient décider d’aller chez l’un ou l’autre, sans avoir cette crainte que cela ne soit pas remboursé par l’assurance. C’est tout simplement un moyen d’offrir à chacun la possibilité de prendre soin de sa santé mentale de la manière qui lui conviendra le mieux.