Quelque chose qui vous tient à cœur en ce moment ?
• J’aurais envie de vous parler de fibromyalgie (réd: maladie se manifestant par de grandes douleurs et fatigue chronique), une maladie dont je suis atteinte depuis plusieurs années. Ma situation me préoccupe beaucoup actuellement, car je ne me sens pas soutenue ici.

À quelles difficultés êtes-vous confrontée ?
• Je suis actuellement au social, car j’ai fait plusieurs demandes à l’assurance invalidité (AI), qui m’ont été refusées. Je trouve quand même fou que l’Organisation mondiale de la santé la reconnaisse comme une maladie, mais que, pour les autorités suisses, cela ne soit pas encore le cas. Par exemple, au Portugal, d’où je viens, ma maladie serait prise en charge et je trouverais normal que cela soit pareil ici.

Pourquoi selon vous est-ce si compliqué ?
• Honnêtement, je ne comprends pas. Cette maladie est invisible, c’est sans doute pour ça. Il y a des jours où on peut être très bien, d’autres au fond du trou. Les médecins que j’ai consultés, à Genève, m’ont simplement traitée de paresseuse. Quand j’entends ça, je suis fâchée et aussi très touchée: j’aimerais être en bonne santé et pouvoir travailler comme avant! Les entreprises n’acceptent que rarement d’engager des personnes comme moi.

Que changeriez-vous si vous en aviez les moyens ?
• J’aimerais que l’on soit davantage sensible à la maladie. C’est un effort quotidien pour nous et cela nous aiderait beaucoup que l’on nous soutienne sur le plan physique en admettant que cela existe. Sans tout cela, je me sentirais extrêmement bien en Suisse! Je suis arrivée en 2006 et j’aurais même voulu y naître tellement j’aime ce pays.