Qu’est-ce qui vous tient à cœur en ce moment?
• J’aimerais que l’on se rende compte des difficultés qui se présentent à nous lorsqu’on cherche un emploi et qu’on a plus de cinquante ans. Je me suis retrouvé dans cette situation récemment, suite à des problèmes de santé. Je suis passé par la case chômage et on ne nous le dit jamais vraiment, mais on sent dans les réponses à nos offres d’emploi qu’on ne nous engage pas sous prétexte qu’on est trop âgé. La réponse type est «vous ne correspondez pas à nos critères» alors qu’au final ce qui devrait être dit c’est: «vous êtes Suisse, vous coûtez trop cher».

Qu’aimeriez-vous faire entendre à ce sujet?
• Ce qui m’énerve le plus, c’est que même dans les communes ou dans les institutions cantonales, fédérales, je le ressens. J’ai l’impression, malheureusement, que la main-d’œuvre frontalière vient tout chambouler. Certaines grandes entreprises engagent des frontaliers pour des raisons économiques, c’est difficile de l’accepter.

Existe-t-il, selon vous, un moyen d’y remédier?
• On devrait peut-être mettre un quota. On a toujours cotisé, toute notre vie, alors cela me reste en travers de la gorge, c’est sûr. Nous-même, on ne peut rien y faire. chacun doit travailler pour vivre, et la loi devrait être adaptée à ce phénomène. J’ai le sentiment que l’on ne nous prend plus en considération à partir d’un certain âge. ça nous rabaisse et c’est difficile psychologiquement à surmonter. Au final, cela ne nous donne même plus envie de postuler.

Aujourd’hui, vous avez retrouvé un travail?
• Oui, en tant qu’agent de sécurité, mais dans des conditions où l’entreprise n’assure pas l’employé en matière de cotisation LPP. C’est clairement un souci pour moi, c’est notamment pour cela que je ne souhaite pas dévoiler mon identité dans cet entretien, et je ne voudrais pas risquer de perdre mon poste pour l’avoir communiquée. Je comprends que les situations sont également difficiles pour les employeurs, je trouve simplement que nous devrions avoir davantage d’aide financière.