TEXTES ET PHOTOS:
SAMANTHA LUNDER

Existe-t-il vraiment des délits de faciès en Suisse? Oui, selon une étude révélée par le «SonntagsBlick» la semaine dernière: des discriminations raciales seraient encore présentes lors de contrôles de police. Nous sommes allés poser la question aux habitants de Schoenberg, un quartier fribourgeois où 100 nationalités se côtoient.
Le vilain petit canard fribourgeois, le Schoenberg ? Pas à en croire ses habitants: «On y vit bien», affirment, unanimes, les personnes croisées sur place. Situé à l’Est de la Sarine, le quartier n’a jamais eu une très bonne réputation. Il est critiqué pour sa nombreuse population étrangère et ses HLM. Et pourtant, c’est bien cette mixité sociale qui fait sa particularité! Des longues allées d’arbres un peu partout, des magasins, une Poste, une pharmacie : tout peut se faire à pied dans cette zone, qui abrite même l’Office de la circulation et de la navigation du canton. On est donc bien loin de la banlieu malfamée surtout quand on nous parle avec autant d’enthousiasme du traditionnel pique-nique annuel, organisé au mois de septembre, et où tout le monde se retrouve pour partager un bon moment.

 

«C’est le droit des employées de devenir mamans.»

«J’estime que ce n’est pas normal, de la part des patrons, de virer une femme qui revient de son congé maternité. C’est son droit en tant qu’employée de devenir maman. Après, si elle demande une baisse de pourcentage, je comprends que certaines entreprises ne puissent pas se le permettre. Cela peut chambouler tout leur fonctionnement. Mais dans ce cas ça serait pareil que cela soit un homme ou une femme qui le demande.»

Emmanuelle Bise,
28 ans, serveuse, de Vouvry (VS)

«Les deux parents sont concernés
par l’arrivée d’un enfant.»

«Aujourd’hui, les papas sont beaucoup plus investis et impliqués par rapport à des années en arrière, je pense donc que les deux parents sont concernés lors de l’arrivée d’un enfant. Si l’employée est compétente, accouchement ou non, pourquoi la licencier?»

Gianluca Tarantino (à gauche),
42 ans, représentant commercial, de Martigny (VS)

«J’ai été responsable d’une filiale dans le commerce et cette entreprise protégeait beaucoup les futures mamans, c’est totalement normal. Alors, je suis surpris d’entendre qu’il y ait encore ces licenciements en Suisse. Ma femme a voulu reprendre le travail à un taux plus bas et c’est même l’entreprise qui lui l’a proposé en premier, cela a bien fonctionné pour elle.»

Alex Tarantino (à droite),
37 ans,représentant commercial,
de Charrat (VS)

«Mon patron ne m’a laissé qu’un 10%.»

«Ce n’est pas normal tout ça. Moi-même j’y ai été confrontée: nous avons adopté un enfant à l’étranger et je n’ai eu le droit à aucun congé maternité. Pire, je travaillais à 40% et, quand je lui ai dit, mon patron m’a remplacée pour ne me laisser qu’un 10%. Ce n’était pas mon propre choix.»

Brigitte Marclay,
48 ans, employée de commerce, de Fully (VS)

«Cette décision ne doit pas être évidente à prendre.»

«Ce chiffre me choque, car je ne trouve pas normal que cela se produise. Mais je peux comprendre un patron qui doit trouver une remplaçante à celle qui est devenue maman pendant son congé, la question se pose: que fera-t-il ensuite? Il devra licencier la remplaçante? Cette décision ne doit pas toujours être évidente à prendre.»

Dario Marzolo,
54 ans, menuisier indépendant, de Charrat (VS)