Qu’est-ce qui vous tient à cœur en ce moment?
• Meryl: Nous aimerions parler du manque d’humanité auquel nous sommes confrontées dans certaines entreprises. En effet, nous avons constaté que tout va bien pour nous, les femmes, jusqu’au moment où nous décidons d’avoir des enfants.
• Laureen: Je suis devenue maman et on m’a licenciée pour des «raisons économiques» quelques mois seulement après mon congé maternité. C’est difficile à vivre, cela donne le sentiment qu’on nous dévalorise, qu’on nous tire vers le bas dès lors que l’on devient maman. On ne nous considère plus comme des collaboratrices aussi compétentes qu’avant.

Que voudriez-vous dire aux employeurs qui agissent ainsi?
• L: Qu’il faudrait une meilleure communication au sein des ressources humaines. Aujourd’hui, on est tellement dans les chiffres, dans la recherche du résultat, qu’on en oublie le côté humain.
• M: Cela devient de pire en pire selon moi, nous ne sommes que des numéros. Avant, en apprentissage, j’avais ce sentiment d’être dans un environnement familial. Maintenant on a l’impression que, dès le moindre relâchement, on nous vire pour nous remplacer. Je me suis aussi fait licencier pour raisons économiques, ce n’est pas évident.

À quoi est-ce dû selon vous?
• L: Ils veulent le mouton à cinq pattes! Il faut avoir 25 ans, mais 30 ans d’expérience. Ils ne laissent plus la chance à quelqu’un comme on le faisait avant. Par exemple, s’il manque quelques critères au moment de l’engagement, on ne vous prendra pas. Parfois, à l’inverse, on ne nous choisit pas, car on est trop qualifiée, c’est vraiment compliqué. J’ai retrouvé quelque chose à 40% aujourd’hui, mais j’ai eu de grandes difficultés lors de mes recherches.

Arrivera-t-on à améliorer la situation?
•M: Je pense que la nouvelle génération pourra tendre vers quelque chose de meilleur. On espère que cela changera avec les suivants. Sinon, à quoi cela sert-il de travailler, de faire le robot 8 heures par jour si c’est pour qu’on nous remplace au final?