«Les valeurs familiales se perdent.»

Qu’est-ce qui vous tient à cœur en ce moment?
La famille. Je ne connais pas encore très bien le système suisse, car je viens de France, mais de ce que j’ai pu constater, j’ai le sentiment qu’on n’aide pas forcément un parent qui voudrait rester à la maison pour s’occuper de son enfant. Cela me paraît bien compliqué pour tous ceux qui auraient cette envie, qui selon moi, est importante. 

Il faudrait que l’on donne plus de valorisation à ce rôle?
Tout à fait. Je pense qu’il faut aider un père ou une mère qui veut rester au foyer. Récemment, j’ai discuté avec un papa. Il me disait qu’ils vivent avec un seul salaire, celui de sa femme. C’est une situation compliquée financièrement et cela ne donne pas forcément envie de faire pareil. J’ai vécu moi-même dans une famille nombreuse, avec ma maman qui est restée à la maison jusqu’à mes 6 ans. Pour moi, c’était une très bonne chose et pour elle aussi.

Qu’est-ce qui est difficile finalement quand on n’a pas ces aides?D’abord, il y a les coûts. Il faut pouvoir assumer avec un seul salaire. Puis, on n’y pense pas forcément, mais ce sont des personnes qui ne cotisent pas pour leur retraite et qui ont souvent de la peine ensuite à retrouver du travail. Alors que c’est bien un job à plein temps d’être parent! Il faudrait une sorte de reconnaissance financière pour ces gens, ou qui aurait une valeur sur leur CV.

Comme pour tout, ce qui est compliqué, c’est de savoir
qui paierait…
Effectivement, il faudrait trouver le juste milieu, pour éviter que cela donne envie de faire des enfants simplement pour être payé. Je trouve qu’il faut nourrir les valeurs familiales, car elles se perdent. Alors trouver une bonne balance qui permettrait de les préserver, cela serait parfait.