TEXTES ET PHOTOS:
SAMANTHA LUNDER

 

La gratuité des serviettes hygiéniques et des tampons dans les écoles et les universités? C’est le sens de la motion déposée la semaine dernière par Maurane Riesen (Parti socialiste autonome), députée du Grand Conseil bernois. L’élue constate que le papier toilette, qui répond lui aussi à un besoin physiologique, est mis à disposition gratuitement dans les établissements publics, mais pas les protections périodiques. Nous sommes allés demander aux habitants de Vuadens, dans le canton de Fribourg, ce qu’ils en pensent. Autant qu’on se le dise tout de suite, ces messieurs n’ont pas été très motivés à l’idée de répondre à notre micro-trottoir… Ils sont bien six à avoir prétendu que le sujet était trop féminin! Merci, donc, à Pierre-Alain de nous avoir donné son avis.

À Vuadens, les habitants mettent en avant l’histoire de leur village. Plus particulièrement un lieu qui a marqué des générations: les Colombettes. Cet endroit est devenu aujourd’hui un restaurant avec une grande salle à louer. Mais il était, autrefois, connu à travers l’Europe pour ses bains. Vuadens, c’est aussi un village bien équipé avec une poste et divers commerces et fréquenté pour ses bistrots.

 

 

«On parle clairement de produits chers»

«Je dis pourquoi pas, mais après il faudrait aussi mettre à disposition d’autres choses comme des préservatifs, je pense. On parle clairement de produits chers, et cela serait bien de les proposer aux jeunes qui n’ont pas forcément encore les moyens d’assumer leur prix.»

Béatrice Theraulaz, 64 ans, retraitée, d’Enney (FR)

«Je ne pense pas qu’on doive les offrir»

«Je ne pense pas qu’on doive offrir serviettes ou tampons gratuitement, non. C’est à nous d’assumer financièrement cela, et pour les jeunes, c’est aux parents. C’est la vie, tout coûte. Pour finir, on cherche de l’aide partout. Non, ça ne va pas, sinon on va finir par croire que tout nous est dû.»

Fabienne Gachet, 45 ans, gérante d’une buvette, de Promasens (FR)

«Tout ce qui est gratuit est gaspillé par les gens»

«Jamais rien n’est gratuit, il faudra toujours quelqu’un pour payer derrière. D’où ma question: si c’était offert, qui en assumerait le coût? Je pense qu’on devrait faire quelque chose, oui, mais pas forcément en les donnant gratuitement. On pourrait, par exemple, les mettre à disposition dans les écoles à des prix très concurrentiels. Tout simplement parce que tout ce qui est gratuit est gaspillé par les gens!»

Pierre-Alain Genoud, 65 ans, retraité, de Vuadens

«Je trouverais bien pour les familles»

«J’en ai déjà entendu parler en France. Je trouverais ça bien, d’autant plus pour les familles qui n’ont pas forcément les moyens financiers. Je pense que ça serait intéressant de le lier à une sorte de sensibilisation pour les jeunes dans les écoles, par exemple avec des informations sur ce que sont les règles, que l’on mettrait avec.»

Véronique Schwitter, 42 ans, secrétaire comptable, de Vuadens

«C’est souvent refusé sous prétexte que les hommes ne sont pas concernés»

«Ce sont des produits qui coûtent cher. Je trouve que ce genre de prise en charge est souvent refusée quand les hommes ne sont pas concernés… Je comprends que cela puisse coûter ensuite à la société, mais c’est inadmissible de le refuser sous prétexte que les hommes, eux, n’y trouveraient aucun avantage.»

Xhevahire Jerline, 38 ans, enseignante, de Vuadens