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SAMANTHA LUNDER

Depuis un peu plus d’une année, le canton de Neuchâtel a introduit un revenu minimum de 20 francs de l’heure sur tout son territoire. Une nouveauté qui a imposé à certains employeurs de devoir s’adapter en augmentant les salaires. Nous sommes allés demander aux habitants de Saint-Blaise ce que cela a changé, ou non, dans leur quotidien.

À Saint-Blaise, sur les rives du Lac de Neuchâtel, on vante la bonne dizaine de café-restaurants en tous genres présents dans le village. Sa plage, ses buvettes estivales, et ses événements, ses habitants parlent volontiers d’une commune très animée avec beaucoup de passage.

«Je trouverais normal que tout le monde l’applique»

«C’est le minimum du minimum ces vingt francs. Mes ouvriers, je les ai toujours payés au moins 25 francs de l’heure. Le problème, c’est que le coût de la vie augmente, mais pas les salaires. Je trouverais normal que tout le monde applique ces minimas.»

Francis Caron,
33 ans, paysagiste, de Cornaux (NE)

«je n’ai pas ressenti de différence depuis ce changement»

«Je suis payée 22 francs de l’heure et personnellement je n’ai pas ressenti de différence depuis que ce salaire minimal a été mis en place. Je n’ai pas l’impression que cela a lancé des débats au bistrot, mais je pense que c’est très bien.
Même si, 20 francs, c’est très peu.»

Jennifer Castellani, 26 ans, serveuse, de Marin (NE)

«On pourrait encore faire un effort supplémentaire»

«Je suis convaincue que ce n’est pas encore assez cette somme. On pourrait encore faire un effort supplémentaire. Dans certains domaines, comme dans le ménage ou le commerce, je pense qu’on avait tendance à payer trop bas les employés.»

Michèle Struchen,
67 ans, retraitée, de Saint-Blaise

«Moins que 20 francs cela serait compliqué»

«Je n’habite pas dans le canton de Neuchâtel alors j’en ai peu entendu parler, mais je trouve cela bien, car le patron doit ainsi faire un effort. L’argent est devenu de plus en plus important dans notre société, moins que 20 francs cela serait compliqué.»

Léo Garnier,
17 ans, mécanicien sur cycles, de Grandson (VD)

«On devrait appliquer ce minimum dans les autres cantons»

«Je pense que notre problème, en Suisse, c’est que les cantons font chacun ce qu’ils veulent, ils devraient davantage s’inspirer les uns des autres. On devrait appliquer ailleurs ce minima de 20 francs. Cela reste peu, mais peut-être suffisant quand on vit seul. Dès qu’on a une famille par contre, cela me parait encore bas.»

Sven Lecoultre,
46 ans, infirmier, de Saint-Blaise