TEXTES ET PHOTOS:
SAMANTHA LUNDER

Comme chaque année, au mois d’octobre, les regards se tournent vers notre porte- monnaie: les prime d’assurances maladie, comme attendu, sont encore une fois en hausse. Le montant que devra payer un Helvète sera, en moyenne, de 0,2% plus élevé l’an prochain. Il existe des disparités entre cantons. En Suisse romande, certains habitants comme les Jurassiens (+0,5%), les Genevois (+0,5%), les Fribourgeois (+1,4%), les Valaisans (+2,2%) et les Neuchâtelois (+2,8%) paieront plus, et d’autres tels que les Vaudois (-0,3%) et les Bernois (-0,4%) un peu moins. Nous avons demandé aux habitants d’Ardon ce qu’ils pensent de cette augmentation.
Au cœur de la vallée valaisanne, Ardon se distingue par la présence de son marais: la commune indique, sur son site Internet, qu’il est l’«un des rares biotopes humides subsistant dans la plaine du Rhône». Avec ses petits cafés-restaurants où la population se retrouve, sa boucherie villageoise et sa bibliothèque, Ardon n’a rien à envier aux villages voisins.

«On nous fait peur avec ces assurances»

«C’est énorme cette année! Dans ma caisse maladie, ils augmentent de 10%. On fait partie de la classe moyenne, donc c’est beaucoup trop cher. J’aimerais davantage de liberté, je trouve qu’on nous fait peur avec ces assurances, comme si on nous disait: “Si vous ne payez pas, on ne vous soigne pas…” C’est un tel business, c’est dommage.»

Stéphane Berard,
54 ans, vendeur de produits frais, d’Ardon.

«On ne me proposait que les traitements coûteux»

«Je pense que le problème est beaucoup plus profond: je l’ai moi-même vécu avec mon oncologue. On ne me proposait que les traitements les plus coûteux, sans me présenter les alternatives qui s’offraient à moi. Forcément, cela va influencer les coûts des assurances. Il y a un travail à faire d’abord là-dessus si on veut que ces primes baissent.»

Arlette Berard,
51 ans, opératrice de saisie, d’Ardon

«Les gens vont à l’hôpital pour tout»

«Je trouve que ça commence à faire beaucoup. J’ai une franchise de 300 francs, car j’ai besoin de soins, donc chaque mois cela me coûte très cher. Ces hausses ne sont pas normales, selon moi, mais je pense que les gens doivent aussi changer leurs habitudes: on va à l’hôpital pour tout, forcément cela a un impact sur le coût global de la santé.»

Marta Duraux,
27 ans, cuisinière, de Vétroz (VS)

«Les lobbys pharmaceutiques sont trop présents»

«C’est compliqué. Je pense que les lobbys pharmaceutiques sont trop présents. En Suisse, trop de politiciens sont dans les conseils d’administration de ces caisses maladie, c’est un vrai problème.»

Viviane Maye,
66 ans, retraitée, de Chamoson (VS)

«Il ne faut pas toujours augmenter»

«Je suis en faveur de l’Initative populaire qui veut plafonner à 10% de notre salaire le coût des primes de l’assurance maladie. Je comprends que la santé ait un coût, mais il ne faut pas toujours augmenter.»

Emmanuel Gaillard,
72 ans, retraité, d’Ardon