Qu’est-ce qui vous tient à cœur en ce moment?
• Je voudrais parler de la situation difficile que je suis en train de vivre. Je suis en Suisse, depuis 34 ans, et je traverse une phase compliquée, due à un divorce. La justice valaisanne m’a absolument tout pris. J’ai perdu l’argent d’une vie et je me retrouve, aujourd’hui, à devoir relever la tête alors que tout me tombe dessus. Malheureusement, j’ai perdu mon travail où j’étais depuis 26 ans, pendant cette procédure. À soixante ans, je suis trop vieux, je coûte trop cher, alors que tout ce que je demande, c’est de retrouver un travail pour les années qu’il me reste.

Comment on fait face à tout cela?
• Je ne me rendais pas compte qu’un divorce pouvait autant me mettre dans le pétrin. Je suis endetté et chaque mois des factures arrivent. Je ne sais pas comment je vais pouvoir payer. Je suis tellement écoeuré que je n’arrive plus à suivre, malgré mes nombreuses recherches pour retrouver un emploi. J’ai ressenti une injustice. Le problème c’est qu’une fois au fond du trou on réalise que c’est vraiment dur d’en ressortir.

Quel regard portez-vous sur le soutien qu’on vous propose?
• Je me sens humilié, il faut que notre société aide les gens dans le besoin. On dit que la Suisse est un pays riche, mais il n’aide pas assez les personnes dans ma situation. J’aimerais pouvoir payer ce que l’office des poursuites me demande, mais je ne peux pas. Avec un prêt ou un soutien on s’en sortirait plus facilement, surtout que je vivais normalement avant, avec les petits plaisirs de la vie.

Si vous aviez le pouvoir de faire bouger des choses, vous feriez quoi?
• J’aimerais prendre un de ces conseillers d’Etat et le faire vivre un mois avec mon salaire, pour que quelqu’un se rende compte de ce qu’on traverse. Je suis un battant, je vais aller de l’avant, mais c’est tellement difficile et c’est surtout fatiguant. Je pense que beaucoup ne se rendent pas compte. Je veux un travail pour me sortir de là, ça ne va pas permettre de tout régler, mais au moins de vivre au quotidien. Je ne veux surtout pas vivre sur le dos de quelqu’un, ou de la charité, je bosse depuis mes quatorze ans, vous imaginez? Nous sommes nombreux dans mon cas, on se rend compte qu’on vit bien en Suisse, mais jusqu’à quel âge?