L’invité de la semaine
DESSIN DE BRAC
Neuchâtel
GLACIERS EN SURSIS DANS LA PETITE SIBERIE SUISSE.
Textes et photos: Jason Huther
Pendant 20 jours, au pied des sapins, au bord du lac des Taillères dans la petite Sibérie suisse, des glaciers de toute la planète se sont retrouvés côte à côte. L’exposition de photographie Alt +1000, qui se déroulait sur trois sites des Montagnes neuchâteloises raconte, ici, à travers son volet intitulé «Warning Signs», la vie de ces langues de glace. Derrière leurs objectifs, des photographes ont été les témoins du recul de ces géants au fil des ans. Les près de 80 artistes ont
raconté l’impact de l’homme sur la montagne. Parfois, sur ces clichés, on les voit de loin dans leur écrins de larges fougères néozélandaises ou d’autres plantes exotiques aux formes tarabiscotées. Autour des panneaux, les enfants
regardent, s’étonnent et courent. Rien d’élitiste dans la mise en place de cette exposition. C’est une balade du dimanche, comme une autre, sans prise de tête, mais peut-être avec une de conscience. On se salue, on demande des nouvelles on apprécie les couleurs et les formes. Il y a, là, un garçon qui s’en revient des champs, ici une maman. En ahanant derrière sa poussette, elle raconte qu’elle espère voir la glace assez épaisse, cet hiver sur le lac, pour y patiner. Comme eux, ils étaient 10 000 à visiter l’expo. Ce dimanche 22 septembre, c’était le dernier jour de la 5e édition de ce festival de photos. Ce même jour, aussi au-dessus de 1000 mètres, mais aux confins du canton de Saint-Gall, une autre allégorie: une cérémonie funèbre rendait hommage à la disparition du glacier du Pizol.
