TEXTES ET PHOTOS:
SAMANTHA LUNDER

En début d’année, une initiative populaire suisse demandait à ce que le don d’organes soit automatique pour tout le monde. Laissant le choix à ceux qui ne voudraient pas de l’exprimer après coup. Une démarche inverse à celle actuelle, qui veut que chacun aille s’annoncer s’il souhaite donner ses organes. Le Conseil Fédéral présentait, la semaine dernière, un contre-projet, qui va dans le même sens que l’initiative, tout en demandant une meilleure implication des proches. Nous avons interrogé les habitants de La Sarraz sur ce changement.
Quand on entend parler de La Sarraz, dans le canton de Vaud, on a en tête directement l’image de son château. Connu pour ses musées, mais aussi comme lieu de réception pour fêtes et mariages, c’est certainement un incontournable du village. Avec son vieux bourg où on y trouve une Poste, des salons de coiffure, bistrots et magasins, La Sarraz possède tous types de services.

«Ceux qui ne veulent pas le disent haut et fort»

«Je trouve que cela serait assez logique de rendre le don obligatoire, car les personnes qui ne veulent pas le disent déjà haut et fort. Je pense que cela simplifierait la gestion, j’ai connu quelqu’un qui avait besoin d’une transplantation, c’est nécessaire, aujourd’hui, d’être donneur.»

Christiane Chabloz,
60 ans, la marchande aux épices de La Sarraz

«C’est difficile d’en parler»

«J’ai un cousin dans ma famille qui est actuellement en attente d’une greffe en France. Cela fait deux ans qu’il patiente pour avoir un rein, c’est compliqué. Il faudrait clairement que l’on soit tous donneur. De toute manière une fois qu’on est mort, c’est égal! Je pense que pour beaucoup c’est encore difficile d’en parler, mais on doit se rendre compte qu’on manque de donneurs.»

Nadja Lomazzo,
53 ans, serveuse à La Sarraz

«Cela serait mieux que tout le monde soit donneur»

«Je pense que les gens sont quand même égoïstes, de nos jours, ça serait mieux de dire que tout le monde est donneur. Il y aussi des personnes, comme moi, qui acceptent de donner, mais qui n’ont jamais fait la démarche pour avoir la carte. Que cela soit automatique serait pratique.»

Eric Brocard,
58 ans, menuisier indépendant, de La Sarraz

«Si la famille est au courant, c’est une bonne chose»

«Du moment que la famille est au courant, je pense que c’est déjà une bonne manière de dire qu’on est ou non donneur. Toutefois, ça ne serait pas une mauvaise chose de mettre tout le monde sur une liste.»

Sandrine Carrasco,
41 ans, mère au foyer, de La Sarraz

«Je trouve que nous sommes mal informés»

«Je trouverais très bien que cela change, on est jamais d’accord de donner tant qu’on y est pas confronté. Mais si c’était notre propre enfant qui avait besoin d’un don, là les mentalités changent. Je suis donneuse, mais je trouve que nous sommes mal informés, on ne sait pas où se renseigner pour dire qu’on accepte. Trop souvent les familles sont mises devant le fait accompli.»

Carole Kubler,
47 ans, coiffeuse indépendante, de Pompaples (VD)