TEXTES: SAMANTHA LUNDER
PHOTOS: MURIEL ANTILLE
«Cette eau a quelque chose de très spécial, on sent qu’elle est bonne, qu’elle vient de la terre, mais je ne saurais pas vous dire pourquoi.» Ronald Légeret plonge ses deux mains dans la fontaine et se rince le visage avec vivacité. Il répète ce mouvement à trois reprises, «été comme hiver, je le fais à chaque fois que je viens ici, c’est du bonheur». Le Lausannois est un habitué de cette fontaine de Froideville: il l’a découverte grâce aux conseils d’un promeneur, il y a dix ans, et depuis il vient s’y approvisionner toutes les deux semaines. Cet après-midi-là, il se dit chanceux: «Ce monsieur n’a que quelques bouteilles à remplir, d’habitude je dois attendre, et très souvent c’est même jusqu’à une heure de temps!»
Car cette fontaine, située en bordure de route, au beau milieu de la forêt qui mène au village vaudois, attire mystérieusement des dizaines de personnes par jour. Toutes viennent pour une même raison: faire des réserves d’eau pour la semaine à venir. Sans en connaître l’origine exacte, elles clament qu’il s’agit d’une eau de source, bien plus fraîche que toutes celles que l’on pourrait trouver ailleurs.