TEXTES ET PHOTOS: SAMANTHA LUNDER

Depuis la semaine dernière, le site helvétique Castl incite la population germanophone en Autriche, Suisse et Allemagne à participer au «Kuh Kuss Challenge». Soit embrasser une vache en se prenant en photo pour lever des fonds pour une oeuvre caritative. Le geste fait débat, notamment pour la mise en danger de la personne, et de la vache. Mais qu’en pensent les Romands? Micro est allé poser la question dans le village des Montets (FR).

Les Montets, c’est le village qu’on a visité sous une pluie torrentielle, mais où les gens sont capables de vous emmener d’un bistrot à l’autre pour vous aider à trouver des interlocuteurs. Ici, on nous parle de l’incontournable fête de la Bénichon, organisée chaque année en septembre par la jeunesse. Et on ne vous laisse pas repartir sans une dégustation du Maréchal, fromage produit notamment grâce au lait des vaches du coin.

 

«C’EST BIEN DE SE LANCER DANS DES DÉFIS,
MAIS PAS N’IMPORTE COMMENT»

 «Je pense que si c’est pour une bonne cause, je serais capable de le faire. Ma mère avait des vaches et on n’a jamais eu de soucis, il faut s’approcher gentiment de l’animal avant de faire la photo. Je dis à mes enfants que c’est bien de se lancer dans des défis, mais pas n’importe comment. Le problème peut survenir avec ces gens qui cherchent absolument la meilleure photo, là cela peut devenir dangereux, selon le contexte.»

Rachel Ribeiro,
45 ans, restauratrice, Les Montets

«CELA NE ME PLAIT PAS TELLEMENT.»

 «Être à côté de la vache pourquoi pas, mais l’embrasser… je ne sais pas. Cela ne me plaît pas tellement. La moitié des vaches n’ont pas de cornes alors ça peut aller, mais je déconseillerais aux gens d’aller dans un champs au milieu de vaches allaitantes.»

Michel Egger,
77 ans, retraité, Frasses (FR)

«J’IRAIS D’ABORD DEMANDER AU PROPRIETAIRE SI J’AI LE DROIT.»

 «Je ne suis pas contre cette démarche si cela sert une oeuvre de charité. Mais trop souvent les gens ne connaissent pas les limites, que cela soit envers les êtres humains ou les animaux. Je pense que beaucoup ne se rendent pas compte du danger car ils ne connaissent pas le comportement de l’animal. J’irais d’abord demander au propriétaire si j’ai le droit, plutôt que d’entrer dans un champs comme ça!»

Katia Rodriguez,
33 ans, coiffeuse, Les Montets

«C’EST DEVENU UNE MODE MAIS CELA SERT A QUOI ?»

 «Je trouve ridicule cette histoire de se prendre en photo à droite à gauche. Les jeunes aiments ça, mais nous pas. C’est devenu une mode, mais cela sert à quoi? Si c’est pour une bonne oeuvre, je pourrais accepter, je verrais bien si on me le propose. Par contre, on ne sait jamais comment une bête en liberté peut réagir.»

Marcel Waeber,
74 ans, retraité, Les Montets

«DE TOUTE MANIERE, CELLE QUI NE VOUDRONT PAS
NE SE LAISSERONT PAS FAIRE.»

 «Cela ne fait rien aux vaches! Si les personnes demandent d’abord aux agriculteurs sur place, on serait sûrement ouverts à ce qu’ils participent au défi. De toute manière, celles qui ne voudront pas ne se laisseront pas faire. Oui, moi je serais prêt à participer.»

Lukas Dittli,
23 ans, apprenti agriculteur, Zoug