Le Concours suisse d’accordéon a réuni des musiciens de toutes les générations dimanche 5 mai à Prilly (VD).

Les accordéonistes rencontrés l’assurent, cet instrument n’a rien de désuet. Symbole des bals populaires et de la schlager, il séduit, aujourd’hui, même les plus jeunes.

«À 7 ans, j’ai voulu faire comme ma maman,

qui jouait de l’accordéon. Finalement, c’est vite devenu plaisant. Aujourd’hui je joue environ quatre heures par jour à la maison. Les voisins sont vraiment sympas avec nous (rires)! Ce n’est pas évident de faire venir d’autres jeunes aux concerts, mais, une fois qu’ils sont là, c’est souvent une bonne surprise pour eux. Je suis sûre que cet instrument a du potentiel car les gens ne le connaissent pas et qu’on peut encore beaucoup évoluer dans ce domaine.»

Laura Mehmeti, 19 ans, de Chavannes-sur-Moudon (VD)

«J’ai eu quelques remarques de mes amis.

Je réponds qu’au moins, moi, je ne fais pas pareil que tout le monde!»

Angélique Serna, 14 ans, de Villargiroud (FR)

«C’est dommage qu’on ne mette pas davantage en avant notre instrument.

Mais je crois qu’on en est en partie responsable: je trouve qu’on reste un peu trop entre nous, c’est peut-être à cause du côté très traditionnel de l’accordéon?»

Laurence Mehmeti, 52 ans, de Chavannes-sur-Moudon (VD)

«On n’a pas cette impression de l’extérieur, mais on peut jouer vraiment de tout avec un accordéon.

J’ai fait la musique de «Pirates des Caraïbes» ou de «Hallelujah» de Leonard Cohen.»

Marc-Olivier Jufer, 13 ans et demi, de Bévilard (BE)

«Le problème avec les jeunes, c’est surtout par rapport à leurs copains.

Ils ont de la peine à faire leur «coming-out» et à avouer qu’ils sont accordéonistes. C’est mon hobby principal depuis que j’ai 13 ans. Quand les gens ne connaissent pas, ils nous accueillent un peu comme des bêtes de cirque. Je suis expert-comptable et j’ai donné un concert dans mon milieu professionnel. Au début, je sentais qu’ils étaient perplexes. Finalement, ils ont été étonnés en bien de l’univers qu’ils découvraient. Le défi, c’est de savoir créer ces occasions.»

Éric Mercanton-Malikov, 56 ans, de Forel-Lavaux (VD)

«L’accordéon est l’instrument de la famille.

Mon grand-père et ma mère en jouent et j’ai moi-même commencé quand j’avais 5 ans. Tous les repas où on se retrouvait ensemble, les trois générations avaient l’accordéon en main! À 15 ans, c’est sûr que je ne le criais pas à l’école car les jeunes le voyaient comme le truc des vieillards. Mais aujourd’hui cela évolue. On l’entend dans la variété française et il intéresse les nouvelles générations. Il y a par exemple Claudio Capéo qui chante avec son accordéon et c’est très moderne. J’ai fait un CFC de cuisinier et finalement je viens d’ouvrir mon école d’accordéon en Ajoie, là où tout a commencé, dans la maison de mes grands-parents. Parce que j’aimerais transmettre à d’autres jeunes cette passion.»

Jérôme Courbat, 21 ans, de Buix (JU)